Après 55 heures de bus cumulées depuis Buenos Aires et un peu plus de 3000 kilomètres au compteur, j’arrive enfin en Terre de Feu, l’équivalent de notre Finistère breton, à l’échelle d’un continent.
Faut-il le rappeler ? La terre de feu doit son nom aux nombreux feux visibles sur le rivage par les premiers navigateurs européens arrivés dans la région. En effet, les indiens Yaganes qui peuplaient le sud de l’ile avaient coutume de rester nus tout au long de l’année, ou emmitouflés dans des manteaux faits de peau d’éléphant de mer, et gardaient constamment avec eux un feu allumé.
Il y règne une atmosphère toute particulière, presque mystique. Les paysages, sauvages, sont magnifiques: on voit ici les dernières montagnes de la cordillère plonger dans la mer. L’air frais, les maisons colorées, et le vent incessant donnent l’impression d’être arrivé dans quelque pays nordique. Mais je suis ici à 54° 48 de latitude sud, dans la ville la plus australe du monde, qui ne se prive pas de rappeler que vous êtes ici arrivé à la «fin du monde ». Pour quelques pesos, les touristes pourront même faire marquer leur passeport d’un tampon spécifique Fin del mundo. Je cède comme les autres à la tentation.
Je n’ai malheureusement que 2 jours à passer à Ushuaia, juste assez pour faire une journée de trekking dans le Parque Nacional de Tierra del Fuego, et une balade sur le canal Beagle séparant l’Argentine et un bout de Chili. Je dois à présent remonter à Buenos Aires pour rencontrer mes acteurs argentins de la lutte contre le changement climatique.