Au cours du trajet pour me rendre à El Calafate, la ville du fameux glacier Perito Moreno, je fais connaissance de Jose Maria et Maria Jose (ça ne s’invente pas), un couple originaire de la province de Buenos Aires, venu s’installer il y a 6 ans au Calafate où Jose Maria tient une boucherie. Nous nous lions rapidement d’amitié, et resterons en contact tout au long de mon court séjour dans la ville. Il m’invite à goûter son asado (nom local du barbecue) en compagnie de sa nombreuse famille : à 27 ans, Jose Maria est déjà père de 5 enfants.
El Calafate est donc la « hometown » de l’un des plus fameux glaciers au monde : le Perito Moreno, du nom de l’ « expert » (perito en espagnol) Francisco Moreno, un explorateur cartographe argentin qui joua un rôle important lors des conflits territoriaux avec le Chili.
Même s’il fait deux fois la taille de la ville de Paris, le Moreno n’est ni le plus long, ni le plus large, mais c’est l’un des rares glaciers mondiaux dont la superficie reste stable, tandis que la presque totalité de ses congénères ont tendance à diminuer. C’est surtout un glacier spectaculaire qui se jette dans le brazo rico (bras riche) du Lago Argentino, le plus grand lac du pays.
La masse du Moreno ne cesse de croître et le front de glace avance sur l’eau, jusqu’à atteindre la rive opposée, c'est-à-dire la péninsule de Magellan. Il divise alors le lac en deux et obstrue le Brazo Rico, empêchant l'écoulement de ses eaux vers la mer. La montée de l'eau dans ce bras exerce alors une pression croissante sur la paroi du glacier entraînant la formation progressive d’un tunnel à travers le barrage de glace.
Sous la pression, ce tunnel finit par s'effondrer, c’est le phénomène dit de rupture. La fréquence de ce cycle de ruptures n'est pas régulière, et il faut être chanceux pour en voir une de ses yeux. La dernière en date est survenue en juillet 2008, quand une arche de glace de 60m de haut et de plusieurs milliers de tonnes s'est effondrée. C'est un événement unique en plein hiver austral, lié peut-être au changement climatique. La faible quantité des données scientifiques ne permet pas de tirer de conclusions définitives.
Mon passage au Calafate m’aura permis de bénéficier de l’hospitalité argentine, et de voir enfin ce glacier mythique. Je m’apprête à quitter la Patagonie, mon car partant à 3h du matin pour la non moins mythique Terre de Feu, la fin du monde…
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youpi, j'y suis arrivée! est-ce que je suis la première à te féliciter pour ton blog et ton début de reportage ???
RépondreSupprimermille Bzzz