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Retour à Buenos Aires - coup de gueule contre le Dakar

Rentré de la terre de feu depuis plusieurs jours, j’attends à Buenos Aires mon entrevue avec Nazareno Castillo, le responsable de la cellule changement climatique du Secrétariat d’Etat à l’Environnement (et oui, l’Argentine n’a pas encore jugé bon d’attribuer un ministère à la cause environnementale.)

Je reste donc dans la jolie maison de mon amie Louise, venue s’installer en Argentine il y a un an, et j’en profite pour connaître un peu mieux la capitale. Je profite également de mon temps libre pour passer un coup de gueule sur une compétition sportive qui m’agace depuis plusieurs années: je parle du Paris-Dakar. Les organisateurs de cette « belle aventure humaine », selon la grande majorité des médias français, ont décidé de venir continuer leurs exploits en Amérique Latine, après s’être fait chasser du continent africain par les risques d’attentats terroristes. J’ai donc eu le plaisir de retrouver mes amis et leurs armées de 4x4, camions et motos sur les panneaux publicitaires de la capitale Argentine, où le départ avait lieu début janvier à grands renforts de communication.

Louise partage ma répugnance (le mot n’est pas trop fort) pour cette course, et nous décidons de mettre en ligne un groupe sur Facebook, le fameux portail de networking. Voici ci-dessous le texte de description que j’ai rédigé pour ce groupe, intitulé simplement « Pour la suppression définitive du Paris-Dakar ». Vous comprendrez en le lisant les raisons de notre aversion pour cette compétition.



Ce groupe s’adresse à tous ceux qui ne supportent plus de voir reconduit d’année en année le Paris- Dakar, ce rassemblement de pseudo aventuriers causant une moyenne de 2 morts par an depuis sa création il y a plus de 30 ans. On espérait sa fin avec l’annulation de l’édition 2008, mais voilà que cette compétition a repris cette année, à présent sur le continent sud-américain (où cette fois encore un enfant est mort dans le public).

En 2008, les craintes de terrorisme ont poussé les organisateurs à se retirer du continent africain. Le risque d’avoir des morts sur la compétition aurait-il enfin entraîné des conséquences drastiques ? Oui, mais il a fallu que ce risque pèse sur la sécurité des occidentaux participant à la course. Il semble que pour les organisateurs du Dakar, la vie d’un Africain et celle d’un occidental n’aient pas la même valeur… En Europe, quelle manifestation sportive se serait maintenue suite a des morts aussi régulières dans le public?
On pourrait en effet se contenter de sourire du ridicule de ces « aventuriers » qui roulent des mécaniques - assistés par hélicoptère et des dizaines de camions – si les conséquences de cette course n’étaient pas aussi graves : 58 morts dont 10 enfants depuis 1978, sans parler des accidents graves. Sans parler non plus des conséquences pour l’environnement, signalées depuis longtemps par les associations écologiques.

Pour se donner bonne conscience, les organisateurs du Dakar mettent en avant les quelques miettes lancées aux communautés locales pour justifier la poursuite de leur croisade sportive (et empêcher le tarissement de cette manne financière) : ici un puits creusé, là quelques vêtements distribués, quelques rations alimentaires pour contenter la foule… On hésite entre cynisme et hypocrisie pour qualifier cette sinistre mascarade.


L' adresse du groupe : http://www.facebook.com/home.php#/group.php?gid=46808814463&ref=mf

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